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D’un univers à l’autre

Par 26 juin 2022Actualités

L’AJIQ braque les projecteurs sur ses membres. Second portrait de cette série : Annie Labrecque, une journaliste scientifique visiblement passionnée par son métier.

Saviez-vous que des agriculteurs s’évertuent à transformer leurs terres en petits paradis pour la faune ailée? Que des mesures simples – ajouter des nichoirs et des haies brise-vents dans les champs, couper le foin plus tard en saison – font une grande différence pour les populations d’oiseaux champêtres? Ou encore que le cri du goglu des prés, une espèce qui nidifie seulement au sol, rappelle les gazouillements du robot R2-D2 de La guerre des étoiles? Nous non plus.

C’est cette capacité à surprendre tout en éclairant des enjeux méconnus qui a valu à la journaliste scientifique Annie Labrecque la première place dans la catégorie Science, technologie et environnement, lors de la 11e édition des Grands prix du journalisme indépendant, en mai dernier. La membre de l’AJIQ a été récompensée par un reportage sur les oiseaux en milieu agricole paru dans les pages du magazine Québec Science.

« On diabolise souvent les agriculteurs, les accusant de tous les maux, comme de polluer les eaux et de nuire à la biodiversité. Ils font pourtant leur gros possible! », s’exclame la citadine qui avait envie, pour une fois, de renverser la perspective. Mission accomplie ; son article braque les projecteurs sur des producteurs qui déploient de réels efforts pour mieux aménager leurs champs. Le lecteur y fait du même coup connaissance avec une brochette d’experts et de spécialistes de l’agriculture durable.

Annie Labrecque | ©Marie Sébire

TOUCHE-À-TOUT

« Je tripe autant que les chercheurs avec qui je m’entretiens! Aller à la rencontre d’univers qui me seraient autrement inaccessibles est l’aspect de mon métier que j’aime le plus », explique Annie Labrecque. Discrète de nature, cette microbiologiste de formation fait preuve d’une curiosité à géométrie variable qui l’amène à s’enflammer aussi bien pour les cartes anciennes que pour l’archéologie expérimentale. À un tel point qu’elle traverse parfois de petits deuils une fois ses textes livrés!

Sa connaissance des êtres vivants invisibles à l’œil nu lui a cependant été utile lors des deux dernières années, elle qui a beaucoup écrit sur le SARS-CoV-2, le coronavirus responsable de la COVID-19. Bien qu’elle ait été fort occupée, Annie Labrecque avoue néanmoins avoir trouvé cette période difficile pour le moral. « Les pigistes sont, à la base, des êtres isolés chacun dans leur coin. Imaginez en temps de pandémie… C’est important d’avoir des semblables avec qui échanger sur le métier. »

À quelque chose malheur est bon. Vous-savez-quoi l’amène désormais à conjuguer la vie au présent plutôt qu’au futur. Exit par exemple les reportages grandiloquents à l’international. Elle préfère prendre les choses comme elles viennent, sans trop se projeter. « Je prévois d’ailleurs fermer mon cerveau pour quelques semaines cet été. Ce n’est pas facile, mais j’apprends tranquillement à dire non! », conclut celle qui collabore notamment pour Le Devoir et Les Débrouillards.

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